Le 28 juillet 1914 la 1ère guerre mondiale débute. Les français partent la fleur au fusil, c'est le temps de la guerre de mouvement. Cependant les belligérants finissent par s'enterrer dans une guerre d'usure.
Les allemands s'inscrivent dans une logique défensive avec des tranchées bien pensées. A l'inverse, les français creusent de modestes fossés à la hâte.
Au fond qu'importe ? La guerre va être brève, deux semaine tout au plus disait-on !
En réalité le conflit s'éternise.
Les conditions de vie des soldats vont rapidement se dégrader, elles deviennent épouvantables.
Le danger permanent des balles, des obus et des gaz de combat se cumulent avec les problèmes quotidiens.
Les soldats mènent un combat sans fin contre la pluie. La tranchée (protection illusoire contre les obus) menace de s'effondrer; les parois fondent, ensevelissant les malheureux.
Pire la boue de tranchée retient l'eau de pluie qui rapportent les excréments des latrines, noient les blessés ne pouvant plus se déplacer.
Le lieu lui même est chargé d'humidité, il est insalubre. Il faut supporter la vermine; rats, mouches, moustiques, poux...
Les poilus quittent la tranchée emportés par la tuberculose, le << pied des tranchées >>, la maladie..
En dehors du manque d'hygiène, les fantassins meurent de faim, et de la soif. Le ravitaillement très périlleux est insuffisant.
Malgré tout la gourde des poilus sera la plus grande pendant la << der des der >>.
Le jour les soldats croulent sous les << torpilles >>, tirées par un obusier elles s'enfoncent lentement dans le sol avant d'exploser dans un fracas cauchemardesque et surtout démoralisant. Elles ravagent les tranchées.
La nuit les combattants se reposent à même la terre en compagnie des rats et dévorés par les moustiques, les matelas sont d'une crasse repoussante.
Les fantassins sont emportés par les balles, les obus, les gaz de combat, la maladie, la tranchée.
La tension nerveuse à son paroxysme est inimaginable.
En 1917 la situation dans les tranchées prend une proportion folle, l'Etat-Major finit par s'alarmer du désespoir des troupes.
Les soldats songent à abandonner la lutte, se rendre. Il faut que la guerre se termine, peu importe victoire ou défaite.
Augustin Trébuchon sera le dernier poilu à tomber au combat le 11 novembre 1918 quelques minutes avant le cessez-le-feu. Il est tué d'une balle en pleine tête alors qu'il porte un message à son capitaine.